Une famille de riches marchands libournais à l’origine du vignoble de Bonnet. (XVIe siècle - 1744)C'est dans le courant du XVIe siècle, que fut constitué le vignoble du Château Bonnet à Grézillac, sous l’impulsion d’une famille de riches marchands libournais, les Reynier. Très actifs, ces négociants se rendirent acquéreurs vers 1560 de la «maison noble de Bonnet» et pratiquèrent une importante politique de remembrement des terres autour de la maison de maître. Ils échangèrent de nombreuses terres, achetèrent de nouvelles parcelles de bois… Le paysage se transforma en l’espace d’une trentaine d’années autour de la demeure de Bonnet ; de splendides plantiers de vignes remplacèrent sur les coteaux les espaces forestiers. Un terroir était né… Un siècle plus tard, en 1653, Bonnet produisait environ une soixantaine de tonneaux. Au début du XVIIe siècle, Pierre de Reynier ne fit qu’accroître son pouvoir et son autorité, par de riches mariages. Il convola trois fois, choisissant à chaque fois des héritières richement dotées. À son décès, vers 1650, Pierre de Reynier, conseiller du roi et receveur général de ses finances en Guyenne, seigneur de Bonnet, laissa derrière lui, dettes et désunion familiales. Une guerre ouverte s’engagea alors autour de sa succession entre sa veuve, Catherine de Moneins (qui ne tarda pas à se remarier avec Jean de Cadoin, maître de la seigneurie voisine de Mouchac) et son fils aîné, Jacques de Reynier, conseiller du roi à la cour des Aydes de Guyenne, issu d’une première union. Pendant plus de trente ans, les procès se succédèrent. Le domaine de Bonnet devint un des principaux enjeux de cette joute. Au terme de ces longues années de procédures, le domaine de Bonnet revint enfin à Jean-Joseph de Reynier en 1676. Plusieurs fermiers se succédèrent à sa tête, et l’exploitèrent en « bons pères de famille » comme le voulait la tradition de l’époque… Les descendants de Pierre de Reynier conservèrent la maison noble de Bonnet jusqu’à l’hiver 1744…
|