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Président Groupe
C'est à Grézillac, au Château Bonnet au cœur de l'Entre-Deux-Mers, qu'André Lurton vit le jour, en pleine période de vendanges, le 4 octobre 1924. Cette date était sans doute un clin d'oeil du destin pour cet homme qui allait consacrer une grande partie de sa vie à la viticulture.
Ses premières années de scolarité, André les passa dans une école privée de Branne, avant d'être envoyé à 7 ans, comme pensionnaire, au Collège Saint-Joseph de Tivoli à Bordeaux, puis dans une institution de Bazas, dirigée par une congrégation de prêtres béarnais, les pères de Bétharram. Il y passa huit années qui parurent une éternité à cet adolescent épris de liberté, qui aimait par-dessus tout multiplier les escapades dans la campagne et le vignoble familial de Bonnet.
La Seconde Guerre mondiale éclata bientôt. Malgré son jeune âge, André ne rêvait que d'une chose : rejoindre l'Armée Française en Angleterre ou ailleurs et devenir aviateur. Seules ses actions contre l'occupant, au sein des F.F.I. ("Groupe Roland"), lui permirent de patienter. Pour ses 20 ans, enfin, au cours de l'automne 1944, il réussit avec quelques compagnons à rejoindre la 1ère Armée Française, commandée par le Général de Lattre de Tassigny, dans la boucle du Doubs. Il est affecté comme conducteur de jeep de ravitaillement à la Compagnie d'Accompagnement du 2ème Bataillon du 6e régiment des tirailleurs sénégalais (devenu un peu plus tard le 6e Régiment d'Infanterie Coloniale). Il participera alors à toutes les opérations militaires de la Première Armée : Libération de la France et de l'Alsace, réduction très difficile, sous la neige, durant l'hiver 1945, de la "Poche de Colmar", longue campagne d'Allemagne jusqu'à la signature de l'Armistice. La Croix de Guerre 1939-1945 lui sera décernée pour sa conduite au feu...
André Lurton n'a jamais oublié cet épisode de sa vie et est toujours prêt à en parler : moments inoubliables de fraternité au milieu du danger, rudes et longues batailles et bien d'autres souvenirs encore.
Âgé de 21 ans, après un an et demi d'actions dans l'Armée Française, il revient sur l'exploitation familiale, au côté de son père François Lurton qui gérait désormais le Château Bonnet, depuis le décès de son beau-père, Léonce Récapet, survenu en 1942. Cet amour de la viticulture et son savoir-faire, André Lurton le doit en grande partie à son grand-père, Léonce, qui s'était lancé dans l'aventure viticole en 1897.
Quelques années plus tard, en 1953, à la majorité de son plus jeune frère Dominique, les biens familiaux furent partagés entre les quatre enfants Lurton. André, l'aîné, hérita tout naturellement du Château Bonnet. C'est véritablement à partir de cette date que va s’épanouir sa passion pour la viticulture. Ses combats seront désormais pour défendre le monde agricole en général et la viticulture bordelaise en particulier, n'hésitant pas à s'investir dans de multiples organismes de défense, de protection des terroirs et de promotion de la viticulture.
À côté de ces multiples actions syndicales, André Lurton consacrera le reste de son temps, à redresser puis agrandir le domaine de Bonnet en replantant en grande partie le vignoble fortement endommagé par le gel de 1956. Château Bonnet remis sur pieds, il partira à la conquête de nouveaux terroirs dans les Graves, en Saint-Emilionais...
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