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1310 : Les origines.An de grâce 1310, l'Aquitaine est sous domination anglaise et "La Lobeyra" (La Louvière) existe déjà. Un des vieux registres des "Gascon Calendars"
, tenu par l'administration anglaise en témoigne...
La paroisse de Léognan, peu hospitalière alors, est couverte de forêt. Son territoire est peuplé de loups. Et ce sont ces derniers qui sont, sans aucun doute, à l'origine du nom même de La Louvière !
En ces temps reculés, Guilhem de La Louvière, véritable despote local, chargé de collecter l'impôt, en est le propriétaire. Une humble demeure, agrémentée d'une petite tour, se dresse au milieu d'une clairière. Aux alentours,un modeste vignoble a vu le jour, au fil des ans, sur les meilleurs terroirs de graves, bordant la petite vallée de l'Eau Blanche.
Le décor était ainsi planté et la grande aventure viticole du Château La Louvière pouvait désormais s'accomplir...
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1398-1620 : La famille de Guilloche, fondatrice du vignoble moderne de La Louvière.
En 1398, une famille d'ancienne bourgeoisie bordelaise anoblie par les charges, ayant fait fortune dans le commerce, les de Guilloche, préside à la destinée de La Louvière. L' implication de celle-ci, dans la vie politique de la Cité bordelaise, fut quasi constante pendant plus de deux siècles : jonglant entre des charges de conseillers et des obligations de jurats de la ville.
À la fin du XVe siècle, cette même famille comptait parmi les siens, un poète, Jehan de Guilloche, frère de Raymond, Seigneur de La Louvière. Tombé dans l'oubli, ce poète gascon, proche du roi Charles VIII, fut le premier à utiliser la langue française dans ses versifications, dans une Guyenne où la langue gasconne régnait en maître ... Le vignoble moderne de La Louvière, tel que nous le connaissons aujourd'hui, vit progressivement le jour entre 1510 et 1550, grâce au dynamisme et à la clairvoyance de deux hommes, Pierre de Guilloche et son fils Jean, qui se lancèrent dans d'importantes opérations foncières. Pendant près de cinquante ans, achats et échanges de parcelles se multiplièrent autour du modeste castel familial, orné alors de plusieurs tourelles. Cette première moitié du XVIe siècle correspond à une période importante dans l'histoire du vignoble bordelais. C'est en effet l'époque où de nombreux parlementaires se découvrent une vocation de viticulteurs et investissent massivement dans le vignoble, donnant ainsi naissance aux grands crus actuels. Les de Guilloche firent partis de ces précurseurs. De confession protestante, cette famille subit plusieurs vagues de persécutions, tout au long du XVIe siècle. Une telle situation entraîna, à maintes reprises, la mise à sac de la maison noble de La Louvière par les troupes de Charles de Montferrand, gouverneur de Guyenne et chef du parti catholique et aboutit à l'assassinat, en 1572, de Jehan de Guilloche, seigneur des lieux.
En 1618, la dernière héritière de la maison de Guilloche, la dame de Roquetaillade, vendit la Maison Noble de La Louvière et ses dépendances à Arnaud de Gascq, abbé commendataire de l'abbaye de Saint-Ferme.
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1620-1789 : Les Révérends Pères Chartreux et leur savoir-faire, à l'origine de la renommée des vins de La Louvière.Incapable de remettre en état cette propriété, le Sieur de Gascq en fit don, le 28 avril 1620, à la Chartreuse Notre-Dame de Miséricorde de Bordeaux. Tous les soucis de restauration du domaine et de son exploitation reposaient désormais sur les moines Chartreux. La grande rigueur de cet ordre religieux et une gestion des plus méticuleuses vinrent rapidement à bout de la plupart des problèmes rencontrés jusqu’alors. La Louvière revivait enfin ! Bénéficiant en ce début du XVIIe siècle d’une conjoncture particulièrement favorable au développement de l’activité viticole, nos religieux apportèrent une attention toute particulière au vignoble.
Dans les chais, tonneliers et maîtres de chais ne ménageaient pas leurs efforts et prodiguaient les meilleurs soins aux vins blancs et rouges, très prisés des marchands picards, anglais et flamands. Chaque année, plusieurs dizaines de barriques de vin rouge de La Louvière étaient ainsi embarquées sur des navires en direction de l’Angleterre ; les blancs partaient vers le Nord de l’Europe et jusqu'au Canada. Au XVIIIe siècle, les vins produits par les Chartreux étaient parmi « les plus excellents qu’on puisse boire dans tout le royaume »
. Les Chartreux conservèrent la Maison Noble de La Louvière pendant près de deux siècles. Les troubles de la Révolution Française y mirent un terme brutal.
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1792-1901 : La Famille Mareilhac, son amour pour l'art et la viticulture.
En novembre 1789, l’Assemblée Nationale confisqua les biens du clergé. Déclaré « Bien national » , le domaine de La Louvière fut mis en vente au printemps 1791. Le vignoble s’étendait alors sur près de 40 hectares. Les enchères furent remportées par un négociant bordelais, Jean-Baptiste Mareilhac. A la tête d’une des maisons de négoce les plus prospères de Bordeaux, Jean-Baptiste connaissait bien La Louvière dont il exportait une partie des vins vers Saint-Pétersbourg. Cette propriété était donc pour lui un très bon investissement.
Mais une seule chose manquait encore à son bonheur : une demeure digne de sa jeune épouse Jeanne-Emilie. Pour cette grande entreprise, il fit appel à un architecte parisien de renom, François Lhôte, concurrent direct de Victor Louis (auteur du Grand Théâtre de Bordeaux). La vieille maison et ses vestiges moyenâgeux laissèrent la place à une belle bâtisse dans le plus pur style néo-classique. Pour la décoration intérieure, il sollicita un de ses amis, François-Louis Lonsing, peintre d’origine flamande de grand talent. Celui-ci réalisa les grisailles et les plafonds du salon rotonde sur le thème des amours Psyché. Mais victime d’un empoisonnement, dû au maniement de pigments toxiques, composants alors les peintures, cet artiste ne put achever ses travaux et mourut à La Louvière au printemps 1799. La nouvelle demeure fit l’admiration de tous.
En 1946, le site fut inscrit à l’Inventaire des Monuments Historiques et fut classé en 1991. La famille Mareilhac présida à la destinée du domaine pendant une grande partie du XIXe siècle. Alfred Mareilhac, petit-fils de Jean-Baptiste hissa le vignoble de La Louvière parmi les vignobles les mieux tenus du département et obtint pour ces fabuleux résultats une « médaille d’or » décernée par le Ministère de l’Agriculture en 1869.
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1911-1965 : Alfred Bertrand-Taquet et sa famille.
En 1911, Alfred Bertrand-Taquet, parisien d’origine, actionnaire de la « Revue Vinicole » acheta le domaine et en assura la gestion jusqu’en 1944. Il fut élu maire de Léognan en 1919 et le resta jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale. Victime de l’absentéisme de ses propriétaires, la Louvière joua par la suite, les belles endormies pendant plus de quinze ans.
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